• Harcèlement

    On entend souvent les parents dires: " C'est normal que cela leur arrive, les parents sont pauvres, ils ne peuvent pas éduquer leurs enfants correctement". Cependant, le harcèlement n'est pas une question de pauvreté ou de richesse, mais bel et bien une question d'éducation et de respect d'autruit.

    Je suis née et j'ai grandi au sein d'une famille qui dès le départ m'a fait comprendre que je n'étais pas la bienvenue, que je n'étais pas désirée, du moins pas par les personnes qui auraient dû prendre soin de moi et cela se ressentait à l'école, notes catastrophiques, insultes de la part des autres élèves. Ma mère qui petite me traitait de cachalot (baleine) et me donnait de l'anisette (alcool) pour me faire dormir, pensait que la présence d'un homme dans la famille pourrait un être un plus et que l'arrivé d'un autre enfant serait un bienfait pour moi, pour parfaire tout ça un déménagement dans une grande maison se fit.

    Arrivé dans le petit village de Castets dans les landes, j'étais comme un agneau au milieu de loups affamés de chair fraiche. Malheureusement plus mes notes dégringolaient de plus en plus, plus je l'isolais dans un monde imaginaire afin de trouver une certaine stabilité et plus mes camarades d'école étaient méchants avec moi. Je venais de Pau, j'étais une étrangère parmi des gens qui se connaissaient depuis la naissance pour certains.

    Ma mère m'a alors dit que je devais m'ouvrir aux autres, d'aller jouer avec eux, je l'ai écouté, je l'ai fait et j'en ai payé le prix. Peu de temps après j'étais encore plus seule qu'à mon arrivé dans ce village et mes professeurs avaient beau tenter de m'aider à avoir de meilleures notes, moins j'y parvenais. La vérité, c'est qu'ils ne savaient pas que le problème se divisait en deux parties, l'un était à l'école et l'autre au sein même de ce qui aurait dû être ma famille. J'étais de trop et je ne le savais pas, mais je n'allais pas tarder à le découvrir. Un samedi midi alors que les cours venaient de se terminer, ma mère rencontra l'une de mes camarades de classe qui lui dit bonjour à la manière d'une gamine sans éducation, ma mère lui répondit en ajoutant qu'elle était la commère du village. Qu'est-ce qu'elle n'avait pas dit ?

    Le lundi matin, alors que je montais dans le bus, les élèves présents dedans se mirent à me pincer, me donner des coups-de-poing, me cracher dessus, et même à me donner des coups de pied. Je suis arrivé à l'école couverte de rougeurs qui le lendemain se changèrent en bleus, mais cela ne fit pas changer les professeurs et ma mère d'avis, j'étais responsable, j'aurais dû me rebeller. Mais étais-je vraiment responsable des propos qui avaient déclenché ça ?

    J'avais espoir que mes années de collège furent plus calmes. Hélas, ce ne fut pas le cas, traité de guenon par mes camarades de classe, j'étais assise à côté d'un pervers qui s'amusait à essayer de me caresser entre les jambes et des filles qui passaient leurs temps libres à se pomponner s'amusaient à utiliser ma chaise pour étendre leurs jambes alors que j'étais assise dessus. Je n'ai fait que deux années de collège à cause de ça, mais mon calvaire n'était pas fini et les gens qui avaient eu l'occasion de me connaître ne se doutaient pas de ce qu'était réellement ma vie.

    Quelques années plus tard, j'intégrais une école hôtelière à Capbreton, mais les élèves là-bas avaient le même niveau intellectuel que ceux que j'avais toujours cotoyer, je les ais donc fuit, préférant les livres aux autres élèves et après deux ans, malgré tous mes efforts, je n'eu pas la chance d'avoir mon diplôme.

    J'ai passé une grosse partie de ma vie à me dire que j'étais responsable, mais la vérité, c'est que si ma mère m'avait désiré, si elle n'avait pas aimé un pédophile, si elle ne m'avait pas donné à cet homme et si celui-ci n'avait pas fait de moi son jouet, s'il ne m'avait pas violé, s'il ne m'avait pas détruite psychiquement et si ma mère ne m'avait pas rendu anorexique en me privant de nourriture,  j'aurais pu me faire des amis.


    Mais maintenant, les choses sont différentes, des années se sont écoulées, ma mère, son second mari, sa fille et mes anciens camarades de classes font leurs vies de leurs côtés et je me fiche de savoir si ces personnes vont bien ou non.

    Quant à moi, je me reconstruis doucement avec l'aide de mon mari et de mes véritables amis, celles et ceux qui ne me jugent pas par rapport à mon apparence ou à mon passé, mais bel et bien par rapport à ce que je sais faire et au fait que je m'intéresse à eux pour ceux qu'ils sont au fond d'eux même.

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